
Dans son intervention télévisuelle de jeudi dernier, le Président de la République a fait de la dépendance une « question centrale ». En parlant de 5ème protection, comme nouvelle branche à côté de celle de la maladie, de la vieillesse, il a seulement esquissé les contours, en s’attachant à l’idée d’un « panier » de financements. ADESSA A DOMICILE qui représente des services d’aide à domicile à but non lucratif ne peut qu’encourager l’organisation d’un système permettant à chaque Français de vivre dignement quel que soit son handicap.
Aussi, le débat ne doit pas être uniquement financier. Il est fondamental avant tout de donner les moyens d’une réelle politique de prévention et de définir les modalités de la prise en charge du risque de perte d’autonomie.
Prévention et protection des personnes
A la notion de dépendance, ADESSA A DOMICILE privilégie la notion de perte d’autonomie qui symbolise la complexité des situations particulières que peuvent vivre les personnes : situation géographique, ressources financières, personne isolée, degré de perte d’autonomie… Entre le moment où les personnes ressentent le besoin de se faire aider ponctuellement en raison d’une légère perte d’autonomie et le moment où elles ne peuvent plus accomplir les gestes de la vie quotidienne, les réponses doivent être graduées et viser à retarder la dégradation de l’état de santé de la personne.
Cette graduation de la notion d’autonomie est primordiale car elle intègre l’absolue nécessité de lier la prévention à la protection des personnes. Adapter et sécuriser son logement, avoir une activité physique, intellectuelle, prévenir les carences nutritionnelles ou les chutes, favoriser la vie sociale, sont autant d’exemples de prévention à mettre en place au domicile des personnes et à intégrer dans les plans d’aide à l’autonomie. La politique de prévention s’adresse également aux aidants. S’occuper de ses proches ne s’improvise pas. Entre liberté de choix de la personne et obligation de protéger les personnes, la réponse apportée doit être coordonnée et professionnelle.
La perte d’autonomie n’est pas une fatalité
Seulement 10 % des Français seront un jour confrontés à une perte d’autonomie. Pour autant, elle est source de graves inégalités et de souffrances tant pour les personnes concernées que pour leurs proches. Les débats et la future loi devront aborder tous les aspects d’un droit à une vie digne pour les personnes frappées dans leur indépendance physique, psychique ou mentale.
Comme tout risque possible, la perte d’autonomie doit être prise en charge de façon équitable et solidaire, sans discrimination par l’âge ou l’origine du handicap. La fédération ADESSA A DOMICILE souhaite que les débats en cours définissent les modalités d’un système reconnaissant la perte d’autonomie comme un risque, dont le financement pérenne repose essentiellement sur la solidarité nationale. Il est inadmissible que la part restant à charge des particuliers soit de plus en plus lourdes. S’il y a « panier de financements » comme cela a été évoqué par le Président de la République, la part assurantielle doit être marginale, encadrée et maîtrisée, comme c’est le cas pour la maladie. Pourquoi définir une nouvelle forme de paritarisme à seule fin d’associer les assureurs ?
De même, ADESSA A DOMICILE s’oppose à tout gage du patrimoine ou recours sur succession. C’est une double peine pour les personnes qui en raison de leur perte d’autonomie voient menacer leur patrimoine. Même les personnes ayant un faible patrimoine auront tendance à renoncer à des aides pour ne pas prendre de risques dans la transmission de leurs biens à leurs enfants.
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